LE VITRAIL DU XIXe SIECLE : UNE GRANDE RICHESSE OUBLIEE

Après une période d'oubli au cours du 18e siècle, l'art du vitrail connaît un extraordinaire renouveau au 19e siècle. On construit à cette époque de nombreuses églises pour lesquelles on crée des vitraux. Les peintres verriers du 19e siècle, des érudits de formation classique, ont alors réalisé d'importantes recherches pour retrouver les techniques du vitrail, disparues au cours du 18e siècle : leur art témoigne de ces recherches, par la variété des techniques, des formules iconographiques ou stylistiques
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Au delà du statut de simple clôture de fenêtre, ou d'un jugement esthétique déformé par un demi-siècle d'art abstrait, le vitrail du 19e siècle reste avant tout un patrimoine fragile, témoignage d'une foi religieuse, d'une histoire locale, un patrimoine à protéger.


UN PATRIMOINE PARTICULIERMENT DEGRADE...

Extrêmement fragiles et souvent très dégradés, il est urgent de protéger ces vitraux : lessivés par les condensations d'humidité, rongés par la prolifération de micro-organismes en face interne des verres, les peintures s'effacent. On aboutit à des figures blanches, fantomatiques, illisibles. Le travail du restaurateur est complexe, qui doit trouver un équilibre entre conservation des éléments d'origine et restitution d'une esthétique disparue.
Ci contre : Visage de saint Jean-Baptiste recouvert de microorganismes et partiellement nettoyé
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... QUI A DROIT AU MEME RESPECT QUE DES OEUVRES PLUS ANCIENNES

La conservation et la restauration de ces verrières, parce qu'elles posent des problèmes spécifiques à leur époque, passent par les mêmes étapes que la restauration d'un vitrail plus ancien.
On respecte les mêmes opérations de nettoyage, de conservation des fragments des verres anciens et du plomb : ce dernier, plomb le plus souvent d'origine, fait partie intégrante du vitrail. Il doit être préservé, consolidé : son renouvellement ne doit pas être systématique, mais exécuté seulement en cas de nécessité.

Ci contre : Dessertissage partiel des panneaux

Dans leur église, ces vitraux ont une fonction d'enseignement religieux qu'il nous appartient de restituer : une figure totalement effacée ou lacunaire a perdu tout son sens. Les lacunes peuvent être comblées par des verres neufs et peints. De même, les pièces effacées peuvent être restituées sur un verre neuf, qui sera plaqué sur le verre ancien : la pièce ancienne est conservée comme témoin, en doublage. Au final, seule, la pose d'une verrière de protection pourra enrayer le processus d'altération des peintures

Ci contre : Choix de verre de couleur pour restitution des volumes lacunaires.